VICTOR WAINWRIGHT AND THE TRAIN - Memphis Loud (2020)
Quand ce sacré Victor sort un nouveau disque, on peut être sûr que ça va être cool. Les lecteurs assidus de Road to Jacksonville avaient déjà entendu parler de lui il y a quelques années avec son projet baptisé Southern Hospitality. Là, pas de rock sudiste mais ce « Memphis loud » est un savant cocktail de Memphis style, de New Orleans, de jazz, de blues, de rock et de boogie woogie. Pour faire bref, toutes les musiques qui sont nées dans le Sud des USA. Initié au piano par son grand-père, Victor Wainwright martèle les touches comme un fou avec la main droite tandis que la gauche fait rouler une rythmique implacable. Mais il ne se contente pas de jouer. Il chante aussi très bien d’une voix chaude et profonde. Quelques invités ont participé à son album dont le célèbre guitariste Monster Mike Welch. « Mississippi » fait preuve d’une bonne pêche et déménage bien avec un break ralenti où la guitare se lâche pour un solo excellent. Victor envoie un boogie/gospel frénétique avec « Memphis loud » mais maîtrise aussi l’ambiance funky/soul sur « Golden rule ». On est revigoré par « Creek don’t rise », un morceau pop/rock mélodique au tempo rapide et relevé d’une touche de Motown. Deux slows valent aussi le détour : le jazzy « Disappear » (pourvu d’un solo de six-cordes inspiré) et le mélancolique « America » (avec une guitare magnifique d’émotion). Il ne faut pas oublier non plus l’hommage que Victor rend à son chien sur « My dog Riley », un rhythm’n’blues rythmé teinté de « New Orleans style ». On entend même le toutou aboyer à la fin de la chanson. Victor Wainwright a donc fait fort avec ce disque qui propose une large palette des divers courants musicaux sudistes et qui, par moments, fait penser au regretté Doctor John. Good ol’ southern music !
Olivier Aubry